Panier ()
voir les articles
Panier
×
Pays de livraison
Votre panier est vide.
Sans titre
—
Coline Moegling
 
  - Monotype original
- 2025
- Imprimé sur papier Johannot 125g
- Encre d'impression Charbonnel 81
- Dimensions : 16 x 36 cm
- Un tirage unique numéroté et signé au dos
Coline Moegling 
        Artiste plasticienne et graveuse, Coline Moegling est diplômée de l’École Estienne (2024). Elle expérimente la sérigraphie, la lithographie, la gravure ou encore la photogravure au sein d’ateliers (Atelier Pablo Flaiszman, Les Ateliers Moret, Atelier Caroline Bouyer, Atelier du Merle, du Brave et du Bovin, François Feydy…). Le débordement des pensées, des sentiments et des gestes, ces manières noires inconscientes, traverse ses œuvres (Tempête, Agitation, Tourbillon II et Tourbillon III, Écume) jusqu’au Retour au calme, momentané, puisqu’il faut Accélérer, tracer. Parfois, la création d’une installation murale Tempête la conduit à écouter en boucle des mois durant un violon électrique pour se plonger dans un état incontrôlable de bouleversements. De l’esprit à la main, elle "crache" sur les papiers des œuvres d’encre mystérieuse pour "inviter à l’imagination".
entretien
HORS DU PETIT CARNET
Il n’y a pas de point de départ, pas le moindre souvenir exact du moment où la création est entrée dans mon quotidien. Je me souviens qu’enfant je dessinais beaucoup, je peignais, je modelais des formes aléatoires en pâte à sel et que j’aimais offrir des cadeaux faits main. Les…
Lire la suiteentretien
HORS DU PETIT CARNET
Il n’y a pas de point de départ, pas le moindre souvenir exact du moment où la création est entrée dans mon quotidien. Je me souviens qu’enfant je dessinais beaucoup, je peignais, je modelais des formes aléatoires en pâte à sel et que j’aimais offrir des cadeaux faits main. Les activités manuelles ont toujours été mes préférées à l’école ou à la maison. À ce moment-là, les mots figuration et abstraction ne faisaient pas partie de mon vocabulaire.
Au lycée je me suis confrontée à la manière dont je voulais m’exprimer. Autour de moi beaucoup dessinaient des illustrations en tout genre. Le figuratif montrait une source d’intérêt commune que je ne partageais pas. J’observais plus les autres dessiner dans leurs carnets que je ne dessinais moi-même.
Arrivée à l’école Estienne, mêlée à des profils de dessinateurs et d’illustrateurs, je me suis à nouveau confrontée, et cette fois-ci plus sérieusement, à ce que je voulais faire. Je me perdais dans de la figuration pour faire comme tout le monde jusqu’à ce que ma main me trahisse et parte dans une tout autre direction qui fut alors bien plus agréable. Une liberté avec un pinceau et de la peinture. Cela ne représentait rien en particulier mais les effets étaient intéressants. Les effets, l’incontrôlable de la matière sont alors devenus un jeu. Des matières qui se devaient être plus grandes que dans un petit carnet. Cette expression-là ne demande pas une maîtrise du dessin, ne demande aucunement de justesse des proportions, ne parle pas d’anatomie ni de perspective. Tout ce qui était prise de tête pour moi s’efface alors pour laisser place à une source de plaisir.
IMAGINAIRES GRANDS OUVERTS
Paris est une ville riche de musées, d’expositions en tout genre et il est important de déambuler devant des œuvres pour s’inspirer. Parfois il suffit d’un élément, d’un support, d’un médium, pour avoir à nouveau une idée. Claude Monet, Caillebotte, Zao Wou-Ki, Soulages, Caravage, Turner, Friedrich, Joan Mitchell, Pollock, sont entre autres des sources d’admiration avant d’être sources d’inspiration.
Lorsque j’observe une œuvre, j’aime bien que tout ne soit pas dit, qu’il y ait une part de mystère qui invite l’imagination. Laisser voir ce qu’on y voit sur le moment. Parfois rien, parfois un désaccord, parfois une émotion, un souvenir, une forme, une créature, un questionnement, etc. Laisser une ouverture aux autres, c’est ce que j’aimerais permettre à ceux qui regardent mes œuvres. Une forme d’invitation.
CRACHEUSE D'ENCRE
Souvent j’emploie le mot "cracher" pour illustrer ce qui se passe entre ma tête et ma main. La réalisation des monotypes pour L'éperdu a débuté par le choix d’un mot lié à chaque collection : fantôme, feu et travers. De là, je recherche des synonymes, des références artistiques autour d’un mot avant de trouver un moyen de le traduire par la matière. Dans le mot fantôme par exemple, je voyais quelque chose de doux, d’énigmatique, un peu de brouillard et un effet flouté. J’ai alors commencé à dessiner en prenant un morceau de tissu imbibé d’encre pour ensuite recouvrir toute la plaque d’encre et l’essuyer avec le tissu. Cela donnait l’effet doux et flou que j’imaginais dans ce mot.
TEMPÊTE EN BOUCLES
Pour d’autres projets qui tournent autour d’un mot, malgré une étape d’écriture, l’inspiration peut ne pas venir. L’installation murale intitulée Tempête contient un pêle-mêle de mots pour la définir. Lorsque j’ai commencé ce projet, malgré un travail de recherche autour de mots qui définissent à mes yeux le mot tempête, rien ne venait. J’ai alors compris qu’il fallait que je trouve une source d’inspiration qui me permettait d’être moi aussi dans une phase de tempête dans mes gestes et ce n’était pas visuel, du moins pas que. Je me suis interrogée sur la source de départ, le vent et sur le bruit qu’il produit. Ce bruit dont la tonalité est aléatoire. J’ai travaillé en écoutant en boucle pendant des mois une seule et même musique. Laissant place à un violon électrique dans mes oreilles, je voyais en fermant les yeux des images de tempête, des nuances de couleurs, de matières que mon corps, mon bras, ma main représentaient. Une forme de synesthésie. La musique dure exactement 4 min 14 s et durant ce laps de temps je produisais un dessin avant de passer au suivant lorsque la musique redémarrait. Ça rend fou ? Sans doute comme le vent peut rendre fou !
Depuis, j’aime bien trouver une musique qui me permet de voir quelque chose et d’y être plongée tout au long d’un dessin, d’un projet, d’une gravure.
 
   
  